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Sa culture est peu exigeante en azote (d'où pas de pollution par les nitrates) et nécessite très peu de traitements physosanitaires (un déserbant et un traitement contre les insectes au maximum). Le lin se situe donc en toute première place sur une échelle écologique. Ensuite, le fil et le tissu subissent un traitement qui est similaire en tout point aux autres fibres.
Son toucher, son côté frais et agréable à porter donne un sentiment de bien-être. Sa richesse de coloris, sans égal, en fait un textile très prisé des grands créateurs de mode. Son tissu est anallergique;
Avec ses fleurs blanches, violettes ou bleues, le lin égaye les paysages du Nord ou de la Normandie. Mais en plus d'être jolie, cette plante est utilisée dans multiples secteurs.
Du champ au vêtement.
Pour pouvoir utiliser le lin et le transformer en tissu, il faut d'abord séparer, à l'intérieur de la plante, les fibres et la paille. Pour cela, 2 étapes sont nécessaires. La première se déroule dans les champs, juste après la récolte où le lin, une fois arraché, est couché par terre. Les bactéries et champignons du sol vont alors attaquer les "ciments" ou "pectines" qui lient la paille à la fibre. C'est ce qu'on appelle le rouissage.
La 2 ème étape se fait dans les hangars, où la paille récupérée est passée au teillage : d'immenses brosses séparent mécaniquement la paille (anas) et la fibre (filasse). Cette filasse passera dans les peignes de plus en plus fins pour séparer de plus en plus les fibres : c'est le peignage. La fibre devient douce et soyeuse, prête à l'industrie du filage et du textile ... Et prête à devenir un futur vêtement.
Un peu d'Histoire
Les premières traces de lin sont retrouvées
en Turquie 10000avant J-C.
3000 ans avant J-C, le lin constitue la 2ème force économique
de la civilisation égyptienne. Il servait à confectionner les
vêtements du peuple et des pharaons ... et à conserver les momies
grâce à ses bandelettes !
Pour éviter la fatigue du sol et la prolifération
des maladies dans celui-ci, il faut respecter un intervalle d'au moins 7 ans
entre deux cultures de lin dans la même terre.
L'agriculteur doit donc préparer une rotation de culture sur ces terres
où le lin ne sera présent qu'une année sur sept. Les 6
autres années il y cultive de la betterave, de la pomme de terre, du
blé, du colza, du pois ou de l'escourgeon.
Tout commence par la préparation du sol. Le travail de sol doit préparer
un lit de semence qui assure une germination régulière et rapide,
et un bon développement du système racinaire des jeunes plantules.
Il faut bien entendu, maintenir la terre très propre, sans mauvaises
herbes. La période de semis se situe entre le 15 mars et le 15 avril.
Il faut compter 15 à 20 jours pour la levée. Il faut semer assez
de graines pour obtenir, par mètre carré, environ 2000 pieds,
bien levés, ce qui correspond à environ 2200 graines par m2 (nous
comptons 10% de perte à la levée).
Un tel peuplement est dense, aussi est-il très
important que la répartition de la semence soit aussi homogène
que possible pour occuper toute la surface et pour obtenir des tiges fines et
régulières. La graine est enterrée à une profondeur
de 1 à 2 cm.
Il faut compter environ 10 semaines à la plante
pour fleurir. Sur la tige se développe 80 à 100 feuilles. Pendant
cette phase de croissance rapide, la sensibilité à la verse est
maximum (la verse : les plantes se couchent par terre, par l'effet d'orages
ou de fortes pluies). Parfois, le lin pourra se relever mais s'il ne peut pas,
sa qualité sera médiocre. Dans les jours qui précèdent
la floraison ou à son début, il y a là une période
très critique.
Elle intervient au cours du mois de juin, la plante
atteint une hauteur voisine d'un mètre. La fleur dure une demi-journée.
Environ trente jours après le début de la floraison, le lin est
mûr.
Il intervient au cours du mois de juillet. Il commence
normalement lorsque les tiges sont défoliées sur environ le tiers
inférieur. C'est à dire lorsqu'elles ont perdu leurs feuilles
sur le tiers de leur longueur à partir du sol; Les capsules contenant
les graines ont alors une couleur jaune-brun. On ne fauche pas lelin, on l'arrache
pour conserver toute la longueur des tiges, et on le dépose sur le sol
en andains. L'andain est une nappe de lin qui occupe au sol une largeur d'environ
un mètre.
L'arrachage effectué, le rouissage peut se
développer dès que les conditions d'humidité sont favorables.
Le rouissage est l'opération qui permet, grâce à l'action
de micro-organismes ( champignons et bactéries), de séparer d'un
côté les fibres et de l'autre côté le bois et l'écorce.
Ainsi les micro-organismes attaquent les ciments qui tiennent les fibres entre
elles.
Il est généralement nécessaire de retourner le lin pour
obtenir un rouissage homogène. Quand le rouissage est jugé optimum,
le lin est ramassé en grosses balles rondes. Il est ensuite teillé,
la fibre est séparée de la paille et des poussières. Le
lin est ensuite peigné, il est filé, tissé et confectionné
pour donner un vêtement tel que tailleur, chemisier, jupe pour les femmes
et tel que veste, costume ou chemise pour les hommes (différents
modèles en vente).