C'est pour pallier à cet élément naturel que la ferme cauchoise, dénommée clos-masures ou cours-masures, est née. Ce patrimoine édifié au beau milieu de parcelles cultivées s'avère unique au monde. La surface des clos masures oscille entre un demi et trois hectares.
Outre son rôle de lieu de vie, elle faisait également office de prairie – verger. C'est pourquoi on y retrouve les bâtiments d'habitation mais également ceux d'exploitation (charetterie, étable, écurie…) ainsi que des mares et des citernes, des arbres fruitiers et des jeunes animaux mais aussi des animaux de basse cour. En sus de ce rôle de rempart écologique, le fossé avait également une fonction de protection des jeunes animaux, des animaux de basse cour et des arbres fruitiers contre les prédateurs. La protection des clos – masures étaient renforcée par l'existence d'un seul portail faisant office d'entrée principale et les champs étaient desservis par de rares entrées secondaires. Un véritable forteresse autonome en fait !
L'autre hypothèse serait une volonté de s'abriter des regards des autres, mais aussi une réserve de bois sur un plateau finalement peu forestier, alors que la construction des maisons exigeait beaucoup de poutres.
Jusqu'à aujourd'hui, les haies entourant ces clos-masures enrichissent
écologiquement les espaces du plateau. En effet, la végétation
de ces talus attire de nombreux insectes, oiseaux et micro-mammifères.
Mais jusqu'à quand ? De nos jours, les arbres sont souvent abattus et
les talus rasés. Par conséquent, leur utilité écologique
disparaît au fil du temps. Alors où iront trouver refuge les animaux
qu'ils protégeaient ?
De nos jours, la "cour" n'abrite plus guère que la maison d'habitation
du fermier et les différents bâtiments d'exploitation. Ceux ci
pouvaient être fort nombreux jadis. On en comptait en moyenne 5 à
8 et jusqu'à 12 à 20 pour les grandes exploitations : fournil,
étable, bûcher, étable, écurie, porcherie, grange,
charreterie, remises diverses. Les plus beaux clos masures comportaient, en
signe d'aisance, un colombier. Ils étaient en apparence dispersés
sans ordre dans la cour, mais en fait, la localisation de ces bâtiments
répondait tout de même à quelques règles simples.
Il fallait les écarter au maximum pour limiter les risques d'incendie.
Les bâtiments de travail (écurie, charretterie) étaient
plutôt à proximité du chemin d'accès aux terres labourables.
La maison d'habitation était volontairement éloignée de
la barrière d'accès à la cour. Elle s'appuyait le plus
souvent contre la haie, surtout dans les petites exploitations, à moins
à moins qu'elle ne s'installât plus au centre.
Lors de votre visite à "La Vitrine du Lin" vous pourrez constater
sur le terrain le Clos-Masure.